Alice Deschamps

Depuis l’automne 2020, je suis étudiante à la maîtrise à l’UQAM, où j’y ai également complété mon baccalauréat en philosophie.  Je travaille sur mon projet de recherche sous la direction de Mauro Rossi, depuis l’été 2021.  

Je travaille en éthique des jeux vidéo sur le « gamer’s dilemma », formulé en 2009 par Morgan Luck. Ce dernier saisit une différence intuitive d’évaluations morales entre le meurtre virtuel et la pédophilie virtuelle : on aurait l’intuition que seul le premier est moralement permissible. Or, en l’absence d’une distinction morale pertinente entre les deux types d’actes virtuels, force serait d’admettre que l’évaluation morale des deux types d’actes doit être identique, que l’on statue en leur faveur ou en leur défaveur. 

En m’appuyant sur la notion de cohérence et sur la procédure d’équilibre réfléchie, je défends une équivalence d’évaluations morales en admettant que seule une révision de l’intuition morale concernant le meurtre virtuel permette de résoudre le dilemme. Je soutiens alors que sous l’angle de la moralité, le meurtre virtuel et la pédophilie virtuelle sont moralement non permissibles. Je formule également une « debunking explanation » des intuitions morales fondatrices du dilemme en m’appuyant de la théorie de l’intuitionnisme social défendu par Jonathan Haidt.  

Mes intérêts philosophiques sont larges, rares sont les sujets qui ne m’intéressent pas. Je peux quand même admettre qu’ils se situent davantage en métaéthique et en philosophie féministe. Je n’avais jamais envisagé de travailler en éthique des jeux vidéo, mais travailler sur le dilemme du joueur est pour moi un moyen de circonscrire la réflexion quant aux actions que l’on veut permettre dans les environnements virtuels qui nous entourent.