Flavie Chevalier

Je suis étudiante à la maîtrise en philosophie depuis l’automne 2021, et la rédaction de mon mémoire est dirigée par Catherine Rioux. J’y propose la caractérisation de l’ « oubli collectif » comme « injustice épistémique ». Par le fait même, mon projet se présente comme une réflexion sur les critères qui président de fait à l’exercice de la mémoire collective, afin de préparer l’élaboration de ceux qui devraient régler la juste mémoire collective : celle qui rendrait justice au passé, en même temps qu’à autrui.

Depuis le début de mon parcours en philosophie à l’université, je nourris une curiosité pour des thèmes variés, avec un intérêt marqué pour les propositions philosophiques thématisant la violence (comme le fait la philosophe Elsa Dorlin par exemple), et a fortiori la violence des discours, que ceux-ci soient issus de la tradition philosophique (Jacques Derrida propose une critique de la violence du discours métaphysique traditionnel, sur laquelle porte mon article publié par Pensées Canadiennes en 2020); ou des sciences naturelles (dans un article à paraître à Phares en 2022, je défends la pertinence du concept d’ « objectivité sociale et procédurale » développé par Helen Longino, qui milite ainsi pour une révision majeure du concept communément admis d’« objectivité scientifique »). Autrement dit, ces exemples de la « vérité philosophique » et de l’ « objectivité scientifique » mettent en jeu la tension entre critères épistémiques et éthiques, qui m’intéresse toujours dans le cadre de mes recherches à la maîtrise. Aujourd’hui, mes intérêts principaux se situent plutôt à l’intersection de l’épistémologie sociale, de l’éthique et de la philosophique de l’esprit.

Au printemps 2023, j’aurai la chance d’effectuer un séjour de recherche à Grenoble en France, pour participer aux activités du « Centre de Philosophie de la Mémoire »  affilié à l’Université de Grenoble-Alpes et dirigé par Professeur Kourken Michaelian (Co-éditeur du Routledge Handbook on the Philosophy of Memory, 2017), et terminer la rédaction de mon mémoire de maîtrise dans ce lieu de recherche vivant qui réunit des chercheur.es avec lesquel.les je partage mon intérêt pour le thème philosophique de la « mémoire ».

Publications :

« L’empirisme contextualiste critique d’Helen Longino : une étude de cas », Phares, vol. 22, à paraître en 2022.

« Derrida, lecteur de Gadamer », Pensées canadiennes, volume 18, 2020, pp. 18-35.

Intervention publique écrite :

« La violence légitime pour mater les indéfendables », Le Devoir de philo, dans le journal Le Devoir, 1er et 2 mai 2021.