Guillaume Bard

Guillaume_Train_Crop2Depuis 2011, je poursuis mon doctorat en philosophie à l’Université de Montréal, sous la direction conjointe de Christine Tappolet et de Ruwen Ogien. Mes champs d’intérêt se situent en psychologie morale et en éthique normative, et je m’intéresse plus particulièrement aux notions d’autonomie personnelle, de consentement, de responsabilité morale, ainsi qu’au problème du paternalisme moral. Entre autres choses, je souhaite mesurer la portée, la pertinence et les implications des différentes théories qui font appel à ces notions, et ce, dans le contexte plus spécifique de l’éthique de la sexualité.

En 2010, j’ai complété une maîtrise qui portait sur le consentement en éthique de la sexualité. J’y ai défendu l’idée que le consentement devait être conçu non pas comme une attitude psychologique, mais bien comme un acte performatif, et que le consentement valide des agents était une condition à la fois nécessaire et suffisante à la permissibilité morale des comportements sexuels.

Dans mon projet de doctorat, intitulé Liberté sexuelle, autonomie personnelle et perfectionnisme moral, j’aborde la question de savoir si la valorisation, par l’État, de l’autonomie personnelle peut contrevenir aux exigences de neutralité et d’antiperfectionnisme propres au paradigme libéral. En effet, si on considère que l’autonomie personnelle est un « bien substantiel », un élément de la « vie bonne », on pourrait être amené à conclure que sa valorisation repose au moins en partie sur des motifs perfectionnistes, c’est-à-dire sur une volonté de guider l’individu vers certains choix plutôt que d’autres, en vue de son propre épanouissement. Évidemment, la réponse à une telle question dépend en grande partie de la façon dont on se positionne dans le débat qui oppose les procéduralistes et les substantialistes quant à la nature même de l’autonomie. La thèse que j’entends défendre réside dans l’idée qu’une valorisation active et positive de l’autonomie ne contrevient pas aux exigences antiperfectionnistes du paradigme libéral si et seulement si on adopte une conception procédurale de l’autonomie. Je compte explorer les tenants et les aboutissants de cette proposition normative en la confrontant au domaine de l’éthique de la sexualité, et en particulier au problème de la prostitution.