Jean-Philippe Marceau

J’ai commencé mes études universitaires par un baccalauréat en mathématiques et informatique (McGill, 2015, First Class Honours), dans le but d’explorer la logique formelle et l’informatique théorique. Ceci m’a naturellement mené à m’intéresser aux travaux philosophiques des pionniers de ces deux disciplines, incluant Frege, Russell, Gödel et Turing. Devenant de plus en plus préoccupé par la philosophie, j’ai décidé d’entamer des études dans le domaine. Après avoir complété une courte scolarité préparatoire, je débutais en 2016 une maîtrise en philosophie à l’Université Laval, sous la supervision de Renée Bilodeau.

Mon mémoire porte sur le problème difficile de la conscience. Plus précisément, je m’intéresse aux réponses offertes par David Chalmers et Colin McGinn, qui tentent tous deux de modifier le naturalisme. Célèbre pour son argument des zombies philosophiques, des êtres physiquement identiques à nous mais sans expériences phénoménales, Chalmers argumente que le monde matériel n’implique pas l’existence de conscience. Après avoir créé le monde matériel, il faut lui ajouter la conscience, comme une nouvelle entité fondamentale. Et comme toutes les entités fondamentales en physique, Chalmers s’attend à ce que la conscience soit régie par des lois claires et élégantes. Le problème difficile de la conscience serait alors résolu par l’introduction d’une nouvelle entité fondamentale naturalisée, comme Newton l’a fait avec le problème de la gravité. C’est le naturalisme dualiste. Selon McGinn, au contraire, le fait que nous puissions imaginer un monde de zombies physiquement identiques à nous mais dépourvus de conscience phénoménale signalerait plutôt un échec de nos facultés intellectuelles. Il existerait une réponse matérialiste (et donc naturaliste) au problème corps-esprit, mais les concepts requis seraient fermés à l’humain, de la même manière que le concept d’électron est fermé aux écureuils. C’est le naturalisme transcendantal.

Je m’intéresse plus généralement à la philosophie de l’esprit, à la philosophie de l’action et à la métaéthique. En métaéthique, je suis spécialement intéressé par les conséquences que pourrait avoir une modification du naturalisme, telle que proposée par Chalmers ou McGinn par exemple.