Laurence Dufour-Villeneuve

Mon parcours universitaire prend résolument racines dans le champ des études féministes depuis ses tout débuts en 2012. Par ailleurs, c’est aussi en complétant un baccalauréat en humanités que mon intérêt pour la philosophie se développe. Ce sont la rigueur et la pensée critique propres à cette discipline qui me poussent, en 2017, à entamer une maîtrise en philosophie féministe à l’Université de Montréal. Toujours au sein du même département, je poursuis actuellement des études doctorales sous la direction de Aude Bandini. Dans la continuité de mes recherches de maîtrise, je souhaite désormais appliquer la posture d’objectivité encorporée comme posture éthique que propose la philosophe féministe Donna Haraway et que mes recherches ont contribué à éclaircir.

À l’intersection des épistémologies féministes, des humanités biomédicales et de l’éthique, mes travaux visent l’exploration du potentiel agentif des corps dans l’expérience vécue et le traitement clinique de l’endométriose. Dans une perspective féministe de changement de paradigme normatif, ma thèse s’inscrit aussi dans le champ de l’épistémologie pratique en assumant pleinement un ancrage philosophique matériel. Il s’agit de produire un savoir situé sur l’endométriose en explorant les manières dont les corps sont mis en œuvre en contexte médical. En m’engageant à retracer les réseaux d’agent.es et de pratiques constitutifs de la maladie, je souhaite reconnaître l’agentivité du discours, mais aussi celle des corps malades. Ce faisant, mon projet répond à la nécessité de s’intéresser à l’endométriose au prisme de la déconstruction critique féministe, mais aussi à l’importance de considérer cette condition médicale en fonction de ses modes d’existence qui nourrissent et reconnaissent des possibilités de vie et de résistance, voire d’épanouissement.