Kéba Coloma Camara

kebaAprès une maîtrise obtenue en philosophie (Sénégal, Université Cheikh Anta Diop, 2010) et un master en histoire des sciences (France, Université Charles-De-Gaulles, 2013) et un master en sciences de l’éducation (France, Université Charles-De-Gaulles, 2014), je me suis inscrit au doctorat en philosophie de l’esprit depuis l’automne 2014, à l’Université Laval où je travaille sous la supervision de Renée Bilodeau.

Dans mon sujet de doctorat, Le libre arbitre et le déterminisme neurologique : la liberté de l’individu est-elle une illusion dans la machine cérébrale? je m’intéresse au problème classique de la liberté humaine dans l’actualité des neurosciences cognitives, notamment en neurobiologie. Les expériences réalisées par les neurobiologistes Benjamin Libet et Patrick Haggard concluent que le libre arbitre est une illusion inventée par les processus cérébraux. Pourtant, c’est le libre arbitre qui représente le socle de la liberté, de l’autonomie et de la responsabilité individuelle. Nier son existence revient à éliminer les principes sur lesquels l’homme justifie ses actions et sa conduite. Selon ces neurobiologistes, dans l’expérience de la prise de décision par exemple, l’homme se croit libre d’agir alors que sa décision est, quelques millisecondes à l’avance, déterminée de façon inconsciente. Cela signifie que la volonté consciente, considérée comme l’évènement mental qui coïncide avec l’exercice du libre arbitre, n’est que l’effet d’un déterminisme neurologique. En d’autres mots, la conscience volitive à partir de laquelle on identifie le libre arbitre n’est qu’une illusion produite par l’activité déterministe des neurones et des synapses. C’est ce problème de l’expérimentation du libre arbitre en neurobiologie, notamment les preuves de la négation de son existence, qui sera l’objet de ma thèse.

Ma préoccupation est de trouver des bases théoriques solides sur lesquelles on peut justifier l’existence du libre arbitre. Après tout, on ne peut pas nier l’existence de la liberté dans notre quotidien et c’est au nom de la liberté que l’agir humain est justifié.

Mes recherches s’étendent également en philosophie de l’action sur la relation entre motivation et action, en histoire des sciences, sur l’histoire de l’alchimie en chimie, sur la géométrie non euclidienne en mathématiques et sur la mesure du temps en physique. Je m’intéresse aussi, en philosophie africaine, aux enjeux de l’oralité dans la tradition orale.

Publication :

« La métacognition chez l’animal non humain », Phares, Volume 15, Hiver 2015, pp 81-101

« Le normal et le pathologique : étude comparative de l’approche de Boorse et de Canguilhem

à propos de la définition de la maladie et de la santé », Phares, Volumw 16, Hiver 2016,pp. 141-165