Léa Turbide

Suite à l’achèvement d’un baccalauréat à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 2015, je poursuis une maîtrise à l’UQAM sous la direction de Mauro Rossi.

 

Mon mémoire porte sur le problème que pose la souffrance des animaux sauvages (et plus particulièrement la souffrance engendrée par la prédation) pour la thèse selon laquelle les animaux sont des sujets de considération morale. Considérant la grande quantité de souffrance animale présente dans la nature, si (comme plusieurs défenseurs des droits des animaux le soutiennent) nous avons effectivement des devoirs d’assistance envers les animaux, il semble que nous devrions par conséquent intervenir massivement dans la nature pour y réduire la souffrance, ce qui est à première vue assez contre-intuitif. Lorsqu’il est question des animaux sauvages, nous avons plutôt tendance à adopter une position de «laissez-faire», c’est-à-dire que nous n’intervenons pas systématiquement pour les nourrir, les guérir ou les empêcher de se manger les uns les autres. Mon sujet de mémoire s’inscrit donc au coeur des conflits moraux qui divisent l’éthique animale et environnementale en soulevant entre autres la tension qui subsiste entre les perspectives individualistes et holistes.

 

Plus généralement, je m’intéresse à la métaéthique, à l’éthique normative et appliquée en plus de la philosophie politique et des théories de la justice. Mes principales préoccupations relatives aux questions de justice concernent les individus que l’on qualifie de marginaux (les individus en situation de handicap cognitif, les enfants et les animaux), qui ont comme point commun de ne pas pouvoir exprimer leurs intérêts et leurs besoins de manière conventionnelle. En ce qui concerne l’éthique animale, mes intérêts portent particulièrement sur les approches relationnelles et sur les différentes approches émergentes qui tentent d’appliquer des théories de philosophie politique à la question du statut moral des animaux.