Simon Goyer

En 2013, j’ai complété une maîtrise en philosophie de la psychiatrie sous la direction de Luc Faucher. Dans mon mémoire, je présente et j’évalue trois modèles de l’explication en psychiatrie, à savoir (1) l’interprétation réductionniste que je fais des modèles déductif-nomologique (DN) et inductif-statistique (IS) de Carl Gustav Hempel (et Paul Oppenheim) ; (2) le modèle de l’explication réductionniste et mécaniste formulé par John Bickle et (3) le modèle de l’explication pluraliste et mécaniste développé par le psychiatre et chercheur Kenneth S. Kendler. Mon évaluation de ces trois modèles de l’explication montre que le meilleur d’entre eux est celui de Kendler.

Depuis 2014, je poursuis un doctorat en philosophie de la psychiatrie sous la direction de Luc Faucher et de Mona Gupta. Dans ma thèse, je m’intéresse aux Research Domain Criteria (RDoC), un programme de recherche lancé par la National Institute of Mental Health (NIMH) en 2009. Plus précisément, je mets en lumière les bases philosophiques de ce programme et en dégage la conception du trouble mental. Je formule une critique de cette dernière. Je montre notamment qu’elle nuit à la recherche en psychiatrie. Pour cette raison, je propose et défends une nouvelle conception du trouble mental qui sera favorable à la recherche psychiatrique.

Outre la philosophie de la psychiatrie, mes intérêts de recherche sont nombreux. D’abord, je m’intéresse à la philosophie des sciences. On peut le constater à la lecture de mon mémoire de maîtrise où j’aborde les notions d’explication, de réduction, de conception syntaxique des théories, de conception sémantique des théories, de modèle et de causalité. De plus, je m’intéresse à la neuroéthique (voir, par exemple, Faucher et Goyer 2017). Enfin, quand j’étais l’assistant de recherche de Mona Gupta, j’ai fait de la recherche qualitative en raisonnement clinique en psychiatrie. Dre Gupta, Dre Nancy N. Potter et moi nous intéressions alors aux types de savoirs utilisés par les psychiatres pour faire un diagnostic.

Bibliographie
Nyquist Potter, N., Gupta, M. et Goyer, S. (2019). Diagnostic reasoning in psychiatry: acknowledging an explicit role for intersubjective knowing. Philosophy, Psychiatry, & Psychology, 26(1), 49-64.

Faucher, L. et Goyer, S. (2017). RDoC’s Special Kind of Reductionism and its Possible Impact on Clinical Psychiatry. Dans M Johnson, L. Syd et S. Rommelfanger, K. (dir.), The Routledge Handbook of Neuroethics (p. 412-428). New York et Londre : Routledge.

Faucher, L. et Goyer, S. (2017). Research Domain Criteria. Dans A. Wenzel (dir.), The SAGE Encyclopedia of Abnormal and Clinical Psychology (p. 2862-2863). Thousand Oaks: SAGE Publications, Inc.

Faucher, L. et Goyer, S. (2016). Le Research Domain Criteria (RDoC), le réductionnisme et la psychiatrie clinique. Revue de Synthèse, 137 (1-2), 117-149.

Faucher, L. et Goyer, S. (2015). RDoC: Thinking Outside the DSM Box without Falling into a Reductionist Trap. Dans Demazeux, S. & Singy, P. (dir.), The DSM-5 in Perspective: Philosophical Reflections on the Psychiatric Babel (p. 199-224). Dordrecht : Springer (Série « History, Philosophy and Theory of the Life Sciences »).

Goyer, S. (2013). Pour un modèle de l’explication pluraliste et mécaniste en psychiatrie. Mémoire de maîtrise. Montréal. UQAM.